house party platonov







“ Pour l’instant, ça va : nous sommes jeunes, nous sommes solides, nous ne nous souvenons plus de la dernière fois où nous avons attrapé la grippe. Nous prenons froid souvent, mais nous frissonnons un peu et ça passe. Nous sommes fiévreux, jamais malades. Aucun signe avant-coureur de quoi que ce soit. Nos corps fonctionnent à merveille. Mais dans dix ans, mettons même cinq ans ? Alors je bois à la santé de notre santé, à la santé de nos érosions à venir.”


Qui est Platonov ? Un personnage de Tchekhov dans une pièce de jeunesse qui porte son nom — une pièce dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle contient tout Tchekhov en germe en même temps qu’elle est fouillis, foutraque, mal foutue. Un personnage étrange, fascinant, jamais là où on l’attend, là où il devrait être, c’est-à-dire dans la Russie de la fin du dix-neuvième siècle..

Alors, donc, prenez Platonov et plongez-le dans une fête de jeunes gens à Lyon, Paris ou ailleurs, aux alentours de l’année 2016. Tou·te·s entre vingt et trente ans, étudiants, jeunes artistes, intellectuel·le·s. Plongez Platonov dans la fête, ce lieu social codifié où la fatigue, l’alcool ou la danse nous révèlent toujours un peu, malgré nous, et regardez ce qui se passe.

Dans ce récit éclaté de l’incertitude de notre époque (la nôtre, cette fois), il y a beaucoup de choses pas rapport : des dialogues, des monologues, des notices dramaturgiques, des morceaux de roman possible, Wikipédia et du journal intime. On navigue par rebonds entre les fragments, entre motifs discrets et grandes tirades, entre le trop gros et le très petit de l’existence.

HOUSE PARTY PLATONOV est donc une relecture très personnelle de la pièce de Tchekhov, centrée sur la question de l’absence des pères, du magnétisme amoureux, des soirées arrosées, des générations qu’on dit perdues et de la difficulté d’être une personne humaine aujourd’hui.

Bref : c’est le bazar, en vingt-sept morceaux.











texte publié en 2020 aux éditions Koïnè.

lauréat des Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre (prix spécial Jean-Jacques Lerrant) et mis en lecture lors de l’édition 2019.

mis en lecture lors de l’édition 2018 du festival Porte-Voix (Montréal, Théâtre de la Licorne).

distingué par le comité de lecture du Théâtre du Rond-Point (Paris).



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