conseil dramaturgique
& cours







cours à l’École Normale Supérieure de Lyon
& l’école nationale supérieure d’art dramatique
de la Comédie de Saint-Étienne



Lors de l’année scolaire 2017-2018, j’ai donné des cours
au département de dramaturgie de l’École Normale Supérieure
de Lyon. J’ai travaillé à la fois avec des étudiants-chercheurs
inscrits en maîtrise à l’ENS, mais également des élèves-comédiens
en première année de formation à l’école nationale supérieure
d’art dramatique de la Comédie de Saint-Étienne.


“L’acteur et les écarts”
Séminaire de recherche, histoire et théorie du jeu de l’acteur

Ce séminaire prenait comme point de départ la polysémie même du mot jeu, qui évoque dans le même temps le ludisme comme la béance, la distance, l’écart. De fait, le théâtre semble constamment soumis à une reconfiguration, à des tentatives de suppression, de réduction ou d’expansion des écarts dont l’acteur, négociateur de distances, est l’un des principaux moteurs. Partant d’abord de considérations plus larges, issues de la philosophie et de la littérature, ce séminaire tentait d’observer précisément ces négociations de distance : écarts entre l’acteur et la théorie (discours sur l’art dramatique), entre l’acteur et son art, mais également sur un plan plus concret les écarts que l’acteur entretient avec les différents éléments qui constituent le spectacle, comme avec les supports institutionnels dont il dépend. À travers un corpus contemporain varié, je proposais aux étudiant·e·s de Master de l’ENS et de l’Université Lumière Lyon 2 de se familiariser avec les outils apportés par une approche intermédiale et transdisciplinaire, pour penser la question du jeu, tout en traversant un ensemble de grandes notions qui entourent la question de l’acteur en scène (performativité, geste, corps, personnage).


“Sérendipité, N. F.”
Atelier de dramaturgie au plateau

Le terme sérendipité est, depuis le début des années 2000, passablement de mode. On le résume souvent à une découverte inattendue, une invention par un cheminement fortuit. Mais la sérendipité peut également servir de méthode, de recherche comme de création. Car s’il s’agit là plutôt d’un état d’esprit général, il exige une certaine forme de rigueur dans la rêverie : en effet, « l’appréhension d’un fait inattendu suppose au moins la réceptivité à l’inattendu et la décision d’y prêter méthodiquement attention ». Partant d’un même point de départ (en l’occurrence pictural), il s’agissait pour les étudiant·e·s-chercheur·euse·s de l’ENS mais aussi des élèves-comédien·ne·s de l’école nationale supérieure d’art dramatique de la Comédie de Saint-Étienne d’expérimenter cette façon de faire de la recherche comme du plateau — en passant par l’écriture comme point de concentration du matériau collecté et de la mise en espace à venir. Le premier temps de l’atelier fut consacré à un bref historique de la notion de sérendipité et à une présentation des outils possibles dans le travail de recherche-création. Le deuxième temps fut quant à lui consacré à l’écriture au plateau, par petits groupes, de courtes formes autour de ce principe qui valorise l’accident et la sagacité.
Atelier de composition d’un dossier dramaturgique
Selon des modalités de cours s’apparentant au tutorat, les étudiant·e·s de deuxième année de master de l’ENS de Lyon étaient invité à composer, collectivement, le dossier dramaturgique d’un spectacle. Fondé sur une collaboration avec le centre dramatique national de la Comédie de Saint-Étienne, nous avons donc suivi la création de l’adaptation théâtrale du roman Vernon Subutex, de Virginie Despentes, par Mathieu Cruciani (novembre 2017). L’atelier a commencé par une introduction théorique sur ce que peut être l’effort dramaturgique et les différentes formes qu’il peut prendre : travail avec un metteur en scène, travail du critique ou du chercheur, travail de tous les membres de l’équipe de création théâtrale… Après avoir retracé l’histoire et les grandes définitions de ce que peut être la dramaturgie, les étudiant·e·s ont travaillé à la constitution d’un dossier dramaturgique, qui conjugue analyse du texte dramatique et recherche de tous types de documents susceptibles d’accompagner les comédien·ne·s et le metteur en scène dans le processus de création de cette adaptation du roman de Virginie Despentes.



conseil dramaturgique





Le collectif Fléau Social m’a demandé de les accompagner dans la re-création de leur spectacle L’Homosexualité, ce douloureux problème à la saison 2022-2023.

Présenté sous une première version à Lyon (Chromatique) en septembre 2019, puis sous une deuxième forme à Saint-Étienne (Théâtre du Verso) un an plus tard, l’annulation des représentations prévues au Théâtre de l’Élysée au printemps 2021 pour cause de COVID a amené le collectif à se poser la question de produire une troisième version du spectacle.

Via des séances de “ping-pong dramaturgique” — qui mêlent écoute, analyse en commun des versions précédentes du spectacle et discussions diverses — j’accompagne l’équipe à la fois dans la (re)structuration du texte mais aussi dans l’exercice d’écriture qui va avec. 



Fléau social est un collectif travaillant horizontalement par la recherche au plateau, mais aussi par l'écriture en réseau et le réemploi de matière documentaire

Le collectif est composé de Myriam Adjallé, Adèle Aïssi-Guyon, Louise Bernard, Solène Cizeron, Arthur Colombet, Maud Cosset-Chéneau, Lucie Demange, Adèle Lloret-Linares, Siméon Martinel, Romain Mas, Anaïs Pinay, Corentin Rostollan-Sinet, Flora Souchier